Les contrats à terme sur les indices boursiers américains sont restés stables ce mercredi matin, alors que les marchés digèrent les récents signes d’apaisement sur le front commercial et que les investisseurs attendent de nouveaux développements. L’optimisme reste prudent après un début de semaine marqué par des chiffres d’inflation modérés et une trêve commerciale entre Washington et Pékin, qui ont soutenu le moral des marchés.
Depuis le week-end, Wall Street profite d’un climat plus serein, renforcé par la décision des États-Unis et de la Chine de suspendre temporairement leur guerre tarifaire. Cette décision conjointe vise également à éviter un ralentissement économique mondial plus marqué.
Dans le détail, les États-Unis ont accepté de réduire pendant trois mois les surtaxes appliquées aux importations chinoises, les faisant passer de 145 % à 30 %. En parallèle, Pékin abaissera ses droits de douane sur les produits américains de 125 % à 10 % sur la même période.
Mardi, l’indice S&P 500 a terminé en territoire positif pour la première fois depuis fin février, franchissant un seuil symbolique. Néanmoins, l’indice phare reste encore à plus de 4 % de ses records atteints plus tôt dans l’année.
Le S&P 500 et le Nasdaq, fortement exposé aux valeurs technologiques, sont parvenus à retrouver les niveaux qu’ils affichaient avant l’annonce par le président Donald Trump, le 2 avril, d’une nouvelle série de droits de douane, surnommée « Journée de la Libération », qui avait affecté les échanges commerciaux mondiaux.
La trêve de 90 jours annoncée le 9 avril, s’appliquant à plusieurs pays hors Chine, combinée à de solides résultats trimestriels et à un accord commercial limité entre les États-Unis et le Royaume-Uni conclu la semaine dernière, a également soutenu les principaux indices boursiers.
Ce mercredi, Trump a entamé une rencontre avec le président syrien en Arabie saoudite. Les marchés espèrent que ce déplacement de quatre jours dans le Golfe pourrait déboucher sur des avancées commerciales concrètes.
Mardi également, la publication des chiffres de l’inflation a montré une reprise modérée des prix à la consommation aux États-Unis en avril. L’indice global a progressé de 0,2 %, contre 0,3 % attendu par les analystes, après une baisse de 0,1 % en mars. Ce léger rebond a rassuré les marchés, d’autant que les hausses de tarifs douaniers, notamment les 10 % universels et ceux plus élevés appliqués à la Chine, ne se sont pas encore répercutés fortement sur les prix à la consommation.
Selon une note de Deutsche Bank, le principal soulagement pour les marchés vient du fait que l’inflation ne semble pas, pour l’instant, refléter directement les pressions tarifaires.
Les marchés anticipent désormais au moins deux baisses de taux d’intérêt de 25 points de base d’ici la fin de l’année, la première étant possible dès septembre, selon les données de LSEG.
Au cours de la journée, plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine doivent s’exprimer, dont le gouverneur Christopher Waller. Mais l’événement majeur de la semaine reste l’intervention publique du président de la Fed, Jerome Powell, prévue jeudi, que les investisseurs scruteront attentivement pour en déceler les orientations monétaires, qu’elles soient restrictives ou accommodantes.
À 06h50 (heure de l’Est), les contrats à terme sur le Dow Jones perdaient 9 points (-0,02 %), ceux sur le S&P 500 reculaient de 0,75 point (-0,01 %) tandis que les contrats à terme sur le Nasdaq 100 gagnaient 15,25 points (+0,07 %).
Parmi les valeurs en vue dans les échanges avant l’ouverture, Tesla et Nvidia ont progressé d’environ 2 % chacune, menant les hausses au sein des grandes capitalisations de croissance.
À l’inverse, le titre American Eagle Outfitters a chuté de 13,5 % après que la marque de prêt-à-porter a retiré ses prévisions annuelles, invoquant une incertitude économique exacerbée par les tensions commerciales.