Face à un climat économique incertain, les investisseurs se tournent vers des valeurs sûres, propulsant le cours de l’or à des niveaux sans précédent. Dans le même temps, le marché pétrolier connaît de nouvelles tensions suite à une décision jugée timide de l’OPEP+, illustrant la nervosité qui règne sur les marchés mondiaux des matières premières.
Une nouvelle ruée vers l’or en Californie ?
En Californie, l’histoire semble se répéter. Nikaila DeLorenzi, dont la famille dirige la Matelot Gulch Mining Company depuis les années 1960, est aux premières loges pour observer ce regain d’intérêt. Son commerce est situé à Columbia, une ancienne « ville champignon » qui fut une étape incontournable pour les chercheurs d’or lors de la grande ruée de 1849. Si l’extraction minière à grande échelle est désormais interdite dans la région, l’orpaillage artisanal reste autorisé dans certaines zones et gagne en popularité.
« J’ai vu des clients arriver avec ce qui s’apparentait à des rochers dans leurs poches », raconte-t-elle. « Les gens nous apportent constamment leurs trouvailles. » Ce phénomène s’intensifie alors que de plus en plus de personnes cherchent à se protéger des turbulences économiques.
Le métal jaune, valeur refuge en temps d’incertitude
La raison de cet engouement est claire : le prix de l’or a atteint un sommet historique, dépassant les 3700 dollars l’once. Pour Mme DeLorenzi, il ne fait aucun doute que le métal jaune est devenu un investissement de choix. « Nous voyons beaucoup de gens chercher à réorienter leurs investissements », analyse-t-elle. De nombreux particuliers se présentent à sa boutique pour faire expertiser leurs biens, que ce soit des pépites brutes ou des bijoux de famille, dans l’espoir d’une bonne surprise. « Nous avons l’occasion de voir si leur quête a été fructueuse, de découvrir s’ils ont touché le jackpot ou non. » Elle avoue ne pas avoir anticipé une telle flambée et estime désormais que le prix ne peut que continuer à augmenter.
Le marché pétrolier réagit à une décision modérée de l’OPEP+
Parallèlement à la flambée de l’or, le marché pétrolier a lui aussi connu une hausse significative ce lundi. Les prix ont grimpé de plus de 1 % après que l’OPEP+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) a annoncé une augmentation de sa production pour novembre plus modeste que prévu. Le baril de Brent a ainsi grimpé de près de 1 $, soit 1,5 %, pour atteindre 65,52 $, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain s’échangeait à 61,83 $, en hausse de 95 cents (environ 1,6 %).
Dimanche, le cartel a décidé d’augmenter sa production de 137 000 barils par jour (b/j), une augmentation identique à celle d’octobre. Cette décision a tempéré les craintes d’un surplus d’offre, même si les perspectives de demande restent faibles. Selon des sources proches des négociations, la Russie plaidait pour cette hausse modérée afin de ne pas faire chuter les prix, tandis que l’Arabie saoudite aurait préféré une augmentation bien plus importante pour regagner rapidement des parts de marché.
Une offre excédentaire face à une demande fragile
Selon Janiv Shah, analyste chez Rystad, « le marché s’attendait à une augmentation un peu plus importante de la part de l’OPEP+ ». Il ajoute que cette modeste hausse de 137 000 b/j « vient gonfler un bilan déjà excédentaire pour le quatrième trimestre 2025 et pour 2026 ». Cette prudence de l’OPEP+ intervient dans un contexte d’augmentation des exportations vénézuéliennes et de reprise des flux de pétrole kurde via la Turquie.
Les perspectives de demande restent le principal facteur limitant une hausse plus marquée des prix. Aux États-Unis, les stocks de pétrole brut, d’essence et de distillats ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, signe d’un ralentissement de l’activité des raffineries et de la demande. « Beaucoup dépend désormais de la capacité de l’économie américaine à réaccélérer d’ici à 2026, ce qui soutiendrait énormément la demande », conclut Chris Beauchamp, analyste en chef chez IG Group.