C’est le branle-bas de combat dans les usines de Brackley et de Brixworth. La Mercedes W13 souffre plus du « marsouinage » que la plupart des autres écuries du plateau selon son directeur d’équipe, Toto Wolff. Il faut dire que comparer aux deux autres monstres du paddock que sont Ferrari et Red Bull, l’écurie allemande se situe dans un no man’s land frustrant : trop rapide pour ceux derrière, mais trop lente pour ceux devant.
Un début de saison en deçà des standards de l’équipe
Compliqué. C’est le moins que l’on puisse dire du début de saison des flèches (fléchettes) d’argent. Après trois grand prix, l’équipe occupe tout de même la seconde place dans le championnat constructeur, mais également dans le championnat pilote. Une belle moisson de 65 points qui relève du miracle, tant Mercedes est en souffrance face à Ferrari et Red Bull. Et sans les déboires de la marque autrichienne en Australie, l’addition aurait été un peu plus salée.
Une W13 en manque de repère
La W13 n’est (pour le moment) pas au niveau de ses concurrentes. C’est un fait. La voiture rebondit aussi bien dans les lignes droites que dans les courbes, ce qui cause de sacrés maux de tête à ses ingénieurs. D’ailleurs Lewis Hamilton décrit parfaitement bien les problèmes de sa voiture : « Le problème est que lorsqu’on pousse la voiture un peu plus, elle est assez mauvaise…elle est comme une vipère ou comme un serpent à sonnette : on ne sait jamais [ce qu’elle va faire]. »

Même son de cloche pour son voisin de garage. Pour sa première saison en tant que pilote d’une équipe de pointe, le jeune Britannique n’a pas été loti : « La puissance moteur joue également un rôle. Plus vite vous allez, plus le marsouinage s’aggrave, ce qui rend plus difficile la qualification parce que nous exploitons la puissance maximale, allons plus vite dans la ligne droite, ce qui provoque plus d’appui et provoque plus de marsouinage ».
« Nous devons donc presque anticiper ce problème et aussi lorsque vous avez le DRS fermé, vous avez plus d’appui qu’avec le DRS ouvert, et c’est un autre facteur que nous devons prendre en considération ». Des propos qui corroborent la décision de la Team Mercedes de capitaliser tout d’abord sur ce qu’elle a. lors du Grand Prix D’Australie, elle a fait rouler ses deux voitures avec deux packages différents, l’ainée des deux pilotes britanniques ayant hérité de la voiture la plus lourde.
Un mal pour un bien pour la suite de la saison
Pour ce grand prix aux antipodes, la collecte des données sur les deux monoplaces étaient intenses. C’était plus un essai grandeur nature qu’une véritable course. Car pour le moment, l’écurie de Brackley ignore les facteurs exacts qui déclenchent le marsouinage sur sa voiture. Comprendre le phénomène est essentielle pour débloquer tout le potentiel de la voiture.
Sur un tour rapide, Mercedes est loin derrière Ferrari et Red Bull. et en course, le phénomène est moins récurrent mais tout aussi handicapant. Rechercher les origines du marsouinage signifie donc que Mercedes ne veut pas trop se précipiter sur le développement de ses évolutions futures. D’où l’utilisation de cette aileron arrière inadaptée à la voiture en Australie. Car dès lors que le problème du «porpoising» soit résolu, Mercedes pourrait s’atteler aux autres problèmes de sa nouvelle « diva ».