in

Hydrogène naturel : après le Mali, Hydroma va-t-il mettre le cap sur le Canada ?

hydrogene vert

Depuis 2012, la société Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité verte à Bourakébougou, au Mali. A présent, elle se tourne vers l’Afrique et le monde, notamment le Canada où se trouve son siège. Cet Etat d’Amérique du nord a récemment annoncé un investissement de 15 millions de dollars pour soutenir des projets d’innovation dans la filière de l’hydrogène.

Il y a quelques jours, le gouvernement québécois (Canada) a annoncé un fonds de 15 millions de dollars pour le développement de la filière de l’hydrogène vert. Il s’agira de soutenir des projets d’innovation dans le domaine par la mise en place de démonstrateurs, notamment dans l’industrie et le transport lourd. Cet investissement constitue une première action concrète de la stratégie québécoise de l’hydrogène vert et des bioénergies qui sera élaborée d’ici l’automne 2021.  

Selon Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, « le Québec possède plusieurs atouts pour devenir un joueur clé dans le domaine de la production et de l’utilisation de l’hydrogène vert grâce notamment à sa grande capacité de production d’énergie renouvelable ». Il estime qu’« il faut saisir cette occasion pour développer l’expertise requise, intégrer cette nouvelle forme d’énergie à l’écosystème énergétique et ainsi se positionner avantageusement dans la filière internationale de l’hydrogène vert ».

Le Canada abrite un pionnier de l’hydrogène naturel

Cet hydrogène vert est la forme industrielle de l’hydrogène la plus propre. Il est ainsi meilleur que l’hydrogène turquoise (à base de méthane), l’hydrogène gris (à base d’énergies fossiles) et l’hydrogène bleu (à base d’électrolyse alimentée par l’électricité décarbonée). L’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable. Le procédé de fabrication n’émet alors aucun gaz à effet de serre, mais utilise beaucoup d’eau. Pour éviter ce gaspillage, le consortium Oyster pense à produire directement de l’hydrogène vert dans la mer, aux pieds des éoliennes.

Cependant, le gouvernement canadien gagnerait à s’intéresser aussi à l’hydrogène naturel. Cette ressource totalement vertueuse est présente en grande quantité dans le sous-sol dans de nombreux pays, dont le Canada et le Mali. Dans cet Etat d’Afrique de l’ouest, une société pionnière transforme l’hydrogène naturel en électricité verte depuis 2012. Il s’agit d’Hydroma, créée au début des années 2000 par l’entrepreneur malien Aliou Boubacar Diallo. Son siège social se trouve justement au Canada.

L’Allemagne suit de près la révolution énergétique au Mali

Après son essai réussi à Bourakébougou (Mali), Hydroma a récemment annoncé la production à grande échelle de l’hydrogène naturel afin d’approvisionner tout le Mali, l’Afrique et l’Europe via un futur pipeline de 4.700 kilomètres. En attendant de réunir les capitaux nécessaires à la réalisation de cette ambition, la compagnie a lancé, à l’été dernier, des prospections en Australie et au Canada pour identifier des puits. Ces pays abriteraient dans leur sous-sol d’immenses réservoirs d’hydrogène naturel. Le Canada pourrait donc profiter de l’expertise mondialement reconnue de Hydroma pour avancer sur cette filière.

L’Allemagne, qui souhaite devenir numéro de l’hydrogène, a déjà montré son intérêt pour les travaux d’Aliou Diallo. Son ministre chargé du programme de l’hydrogène naturel a eu une rencontre avec le promoteur malien en septembre 2020. Il lui a dit : « Bravo Mr Aliou Diallo parce que grâce à vos travaux nous avons pu inscrire l’hydrogène blanc (naturel) dans notre programme national de l’hydrogène », a témoigné le PDG d’Hydroma dans une interview à la chaîne Africable Télévision en octobre dernier.